taux directeurs de la bce

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Mise à jour de janvier 2024

C’est quoi, les taux directeurs?

Les taux directeurs sont des taux d’intérêt déterminés par les banques centrales pour contrôler l’offre d’argent et les conditions du marché des capitaux.

Ils sont généralement utilisés pour relancer ou freiner l’économie en ajustant le coût du crédit et en influençant la demande et l’offre de monnaie.

Les taux directeurs peuvent également influer sur la valeur des monnaies, car ils sont utilisés par les investisseurs pour déterminer leurs décisions d’investissement à court terme.

Le précurseur japonais des taux directeurs nuls

Confrontées à des récessions à répétition et à un marasme financier sans fin, les autorités nippones ont une première fois fixé les taux directeurs à zéro en 1999.

Depuis, hormis en 2007-2008, les taux directeurs ont toujours été proche de zéro.

Fin 2023, il était toujours à -0,10%.

Cette politique extrême s’explique par le déclin démographique qui déprime la consommation.

Pour soutenir l’activité économique et financer sans peine une dette publique qui explose, le Japon est arrivé à la conclusion que les taux directeurs doivent rester nuls le plus longtemps possible.

Les taux directeurs de la BCE jusqu’en 2022

Confrontées, dans une certaine mesure, aux mêmes problèmes de vieillissement de la population, de faiblesse de l’activité économique et d’envol des dettes, les autorités monétaires européennes ont suivi à l’époque leurs homologues japonais.

Entre 2016 et 2022, le taux directeur de la BCE était nul, voire légèrement négatif.

Et si la Banque Centrale Européenne (BCE) n’avait officiellement aucun objectif au niveau des taux directeurs à long terme, ses nombreuses interventions ont fait chuter les rendements obligataires à des minimums historiques, proches de zéro et même négatifs pour les dettes les mieux notées.

 

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Le facteur essentiel des taux directeurs

Le facteur essentiel qui a justifié et a permis les politiques monétaires des taux directeurs zéro était la faiblesse de l’inflation.

Ces dernières décennies, le premier et parfois unique objectif des banques centrales était de contenir le dérapage des prix.

Une inflation à 2% était considéré comme l’objectif à atteindre.

Mais ce niveau n’avait plus été durablement atteint au Japon depuis 25 ans, et rarement en zone euro depuis la crise de 2008.

Même aux États-Unis, la hausse annuelle des prix atteignait de moins en moins souvent les 2%.

D’abord conjoncturelle, liée aux périodes de ralentissement économique, la faiblesse de l’inflation était devenue structurelle.

Au niveau de l’offre, l’ouverture des frontières a permis aux entreprises de réduire les coûts de production grâce à la main-d’œuvre bon marché des pays émergents.

Au niveau du commerce, la concurrence s’est intensifiée avec le boom des ventes en ligne.

Et parallèlement, le vieillissement de la population a réduit la demande.

Le constat était le même partout: le dérapage des prix n’était plus un problème.

Mais l’absence d’inflation avait créé d’autres problèmes pour nos économies.

Car l’inflation a le mérite de soulager les emprunteurs en érodant la valeur réelle des dettes, elle génère automatiquement des recettes fiscales supplémentaires (notamment via la TVA) et elle incite le consommateur à dépenser avant la hausse des prix.

À l’inverse, dans un monde sans pressions inflationnistes, ce dernier a tendance à postposer ses achats, dans l’espoir d’un tarif plus avantageux.

C’est pour contrer ces phénomènes et éviter de tomber dans le scénario de la déflation (= baisse généralisée des prix) que les banques centrales avaient adopté la politique des taux directeurs zéro.

Le marché des changes a perdu sa boussole

L’uniformisation des politiques monétaires des taux directeurs et l’absence de pressions inflationnistes ont ainsi déboussolé le marché des changes.

Autrefois, une inflation systématiquement plus élevée érodait, à long terme, la valeur d’une devise.

Mais l’inflation au Japon, dans la zone euro et aux États-Unis était faible, et pratiquement similaire.

Son impact sur le taux de change a donc été limité.

Avec des politiques monétaires qui étaient partout accommodantes, les investisseurs avaient perdu un important repère (l’évolution des taux directeurs dictait jusqu’à présent l’évolution des taux de change à court terme).

Le yen, l’euro et le dollar américain ont risqué dès lors de fluctuer au gré de leurs humeurs.

Mais vu la synchronisation des politiques monétaires et la convergence des taux d’inflation, un décrochage brutal et durable d’une de ces trois solides devises était fort improbable.

Un rebond boursier trop rapide…

Les politiques monétaires des taux directeurs nuls, et surtout l’espoir de leur perspective durable, expliquent également le rebond des Bourses après la crise du corona du 1er trimestre 2020.

En inondant les marchés d’argent bon marché, les banques centrales ont rassuré les investisseurs.

Avec un accès facile au crédit, la survie des entreprises est davantage assurée.

Pouvant financer sans peine la dette publique, les gouvernements ont, de leur côté, pu multiplier les mesures budgétaires pour amortir la crise.

Et pour les investisseurs, vu les rendements obligataires devenus très faibles, il n’y avait pas d’autre alternative à la Bourse.

Ce phénomène TINA (There Is No Alternative) a favorisé le rebond boursier, accentué ensuite par le syndrome FOMO (Fear Of Missing Out), la peur de rater une opportunité.

Il est indéniable que ce rebond comporte une part de spéculation, en particulier aux USA du côté des valeurs technologiques.

De gros acteurs ont parié sur la hausse des marchés en utilisant tous les outils disponibles.

Les particuliers ont aussi succombé aux sirènes de la Bourse.

Encouragés par les courtiers en ligne qui ont supprimé la commission sur les opérations en Bourse, des millions d’Américains se sont mis à spéculer.

En 2021, ils généraient  20% des transactions à la Bourse de New-York, contre 10% en 2019 et 2% en 2009.

… mais cohérent à long terme!

Au-delà de l’aspect spéculatif qui a accentué le rebond et causé épisodiquement de brusques corrections, le niveau atteint par les Bourses n’était pas injustifié dans une optique de long terme.

La crise économique fut historique en 2020, avec une énorme chute du PIB.

Mais, grâce à la campagne de vaccination qui a éloigné le danger du virus, la croissance annuelle de l’activité économique était à nouveau positive.

Grâce à la politique des taux directeurs zéro, les gouvernements ont pu lancer des plans de relance.

Globalement, la pandémie n’a par conséquent pas modifié les perspectives économiques des pays qui abritent les principaux marchés boursiers.

Le retour d’une forte inflation début 2022 a tout changé.

La hausse des taux directeurs de la BCE

Le taux des emprunts de l’État sur 10 ans (taux à long terme) est passé de 0 à 3,048% fin 2022. Une première depuis dix ans.

La responsable de cette hausse, très rapide, c’est l’inflation qui, en 2022, a frôlé les 6% en France.

Grâce aux mesures d’accompagnement que le gouvernement français à prises, cela est encore peu comparé avec le reste de l’Europe où on parle plutôt de 8 à 10%

Pour contrer cette inflation qui menace la bonne marche de nos économies, les taux directeurs de la BCE (Banque Centrale Européenne) ont été relevés.

L’exercice est délicat: la BCE veut montrer qu’elle s’occupe de l’inflation (elle veut diminuer la pression sur les prix en ralentissant l’économie) tout en évitant qu’une hausse des taux directeurs trop brutale entraîne une récession économique.

La hausse des taux des comptes d’épargne

En principe, la hausse des taux d’intérêt incitée par la hausse des taux directeurs devrait être une bonne chose pour les épargnants, un groupe de personnes dans lequel la grande majorité des Français peuvent se compter.

Il est cependant bon de se rendre compte que bien que l’intérêt sur l’épargne ait augmenté, l’intérêt réel sur l’épargne est profondément négatif.

Le taux d’intérêt réel tient également compte de l’inflation.

Si vous recevez des intérêts à 3%, gardez à l’esprit que l’argent a perdu 6% de sa valeur au cours de l’année écoulée.

Un taux d’intérêt réel négatif de 3% donc.

Vous ne gagnez donc pas 3%, vous perdez 3%.

Apparement, la plupart des gens ne comprennent pas cela.

Le taux du Livret A a doublé au 1er août 2022 pour atteindre 2% et celui du Livret d’épargne populaire (LEP) a grimpé à 4,6%.

Depuis le 1/2/2023, le taux du Livret A est passé à 3%.

C’est toujours aussi ridicule quand on voit le taux d’inflation réel!

Le LEP est passé à 6,1% au 1/2/2023. Si vous êtes éligible, il couvre plus ou moins l’inflation, en effet, ce qui en fait une épargne neutre pour le fonds d’urgence, ou pour épargner pour un projet à court terme.

Cela n’en fait toujours pas un investissement, car en réalité vous ne gagnez rien.

Le rendement de ces comptes dépend en grande partie d’une éventuelle hausse des taux directeurs, qui entraînerait à son tour un relèvement généralisé des conditions offertes.

Il y a toutefois un frein puissant: les banques.

Les comptes de leurs clients étant déjà gonflés à bloc, elles ne sont pas preneuses d’encore plus d’épargne. Elles ne sont donc pas pressées de relever leurs taux, en tout cas pas de façon significative.

Le rendement de l’assurance-vie en Euros est reparti à la hausse

En baisse constante depuis les années 2000, le rendement de l’assurance-vie en Euros s’est stabilisé fin 2022, pour les meilleurs contrats, un peu au-dessus de 1,50%, mais plutôt 1% en moyenne.

Les assureurs investissent votre épargne dans des obligations (à long terme) dont le coupon détermine ce qu’ils peuvent vous servir.

Ces dernières années, ils ont été contraints d’investir dans des obligations à faible rendement.

Certes, les taux montent, mais le remplacement de ces obligations par d’autres plus généreuses ne se fera que progressivement.

Et encore parle-t-on d’obligations qui, aujourd’hui, offrent 2% environ.

On reste donc très, très loin des taux qu’on a connus par le passé.

Le lien entre hausse des taux directeurs et la baisse des actions

Lorsque les taux obligataires étaient proches de zéro, les actions étaient la seule possibilité d’obtenir du rendement.

Les investisseurs en ont acheté en masse, faisant grimper les cours.

Avec la hausse des taux directeurs, une partie de ces investisseurs a préféré à nouveau la sécurité des obligations et avoir 2 à 3% à coup sûr plutôt qu’un rendement potentiellement plus élevé mais incertain.

Chaque euro investi dans des obligations ne va pas dans des actions.

Résultat, le marché boursier a trinqué.

Il y a aussi d’autres explications techniques: des taux plus élevés influencent négativement les cours des actions.

Ou économiques: s’il y a récession, les bénéfices des entreprises chuteront, ce qui par anticipation fait baisser les cours des actions.

Les taux directeurs et les emprunts hypothécaires

Sur un prêt avec un taux d’intérêt fixe et une durée de 20 ans, vous avez payé 1,91 % en 2021.

Fin 2023, il est autour de 4 %.

Il y en a qui déconseille donc d’acheter de l’immobilier.

C’est évidemment une vision quelque peu unilatérale de la question.

En effet, on voit les tarifs de l’immobilier chuter de façon notable.

Les acheteurs ont désormais la main sur les transactions.

Si vous pouvez recourir à l’emprunt (qui, même plus cher, est toujours historiquement bas), vous avez sûrement la possibilité de profiter de bonnes affaires, et devenir propriétaire de votre logement, ou commencer l’investissement immobilier de façon classique.

La fin de la hausse de l’inflation

L’inflation en zone euro a connu une baisse significative en novembre 2023, passant de 2,7% en octobre à 2,4%.

Ce ralentissement de la hausse des prix suggère que le pic des taux directeurs de la BCE, fixé à 4,5% depuis juin 2023, a été atteint et que la BCE entamera bientôt son cycle de baisses des taux directeurs pour soutenir la reprise économique.

Selon les prévisions des analystes, la première baisse des taux directeurs de la BCE pourrait intervenir dans le courant de l’année 2024.

Quel impact la baisse des taux directeurs de la BCE aura-t-elle sur vos placements?

Les placements financiers sont fortement influencés par les taux d’intérêt, qui déterminent le coût du crédit et la rémunération de l’épargne.

Il existe deux types de taux d’intérêt: les taux à court terme et les taux à long terme.

Les taux à court terme sont directement liés aux taux directeurs de la BCE, qui sont les taux auxquels la BCE prête aux banques commerciales.

Les taux à long terme sont déterminés par le marché obligataire, qui reflète les anticipations des investisseurs sur l’évolution future de l’économie et de l’inflation.

Les taux à long terme sont généralement plus élevés que les taux à court terme, car ils comportent plus de risques et d’incertitudes.

Fin 2023, les taux à court terme en zone euro étaient supérieurs à 3,5%, ce qui signifie que les banques commerciales paient cher pour se financer auprès de la BCE.

Par conséquent, les crédits accordés aux ménages et aux entreprises sont également coûteux, ce qui freine la consommation et l’investissement.

Par ailleurs, les placements à court terme, tels que les comptes à vue, les livrets d’épargne ou les fonds monétaires, offrent une rémunération plus attractive, ce qui incite les épargnants à privilégier la liquidité.

En revanche, les taux à long terme en zone euro sont nettement plus bas, entre 2% et 3% pour les obligations d’Etat à 10 ans.

Cela s’explique par le fait que les taux à long terme suivent la tendance américaine, où la Réserve Fédérale (Fed) a entamé son cycle de baisses des taux directeurs dès septembre 2023, face au ralentissement de la croissance et à la faiblesse de l’inflation.

Les investisseurs anticipent donc une convergence des politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique, ce qui réduit l’écart entre les taux à long terme européens et américains.

Les taux à court terme

La baisse de l’inflation en zone euro vers 2,4% fin 2023, qui se rapproche de l’objectif de la BCE de maintenir l’inflation proche de 2%, laisse penser que la BCE va diminuer ses taux directeurs en 2024.

En effet, la BCE a pour mission principale de garantir la stabilité des prix, mais elle doit aussi soutenir la croissance économique, qui reste faible en zone euro (1,2% en 2023).

Ainsi, la BCE devrait ramener ses taux directeurs vers des niveaux plus « neutres » pour l’économie, c’est-à-dire ni trop élevés ni trop bas.

Selon les estimations des économistes, ce niveau neutre des taux directeurs se situerait autour de 3%, compte tenu du potentiel de croissance de 1% et de l’objectif d’inflation de 2%.

Les investisseurs s’attendent déjà à ce que les taux à court terme atteignent ce niveau à la fin de 2024.

Toutefois, la BCE pourrait-elle abaisser ses taux directeurs encore plus bas que 3% ?

Cela n’est pas impossible, mais cela semble peu probable, car les conditions qui ont permis à la BCE de mener des politiques monétaires ultra-expansionnistes par le passé, avec des taux directeurs proches de zéro, ne sont plus réunies.

En effet, l’inflation, qui était très faible voire négative dans la décennie qui a précédé la pandémie, est désormais plus élevée et plus volatile, sous l’effet de plusieurs facteurs.

-Premièrement, la globalisation de l’économie, qui a contribué à faire baisser les prix des biens et des services, est remise en cause par les tensions commerciales et géopolitiques, ainsi que par la volonté de relocaliser certaines activités stratégiques pour renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement.

Cette relocalisation a un coût, qui se répercute sur les prix à la production et à la consommation.

-Deuxièmement, la dépendance énergétique de l’Europe, qui importe la majorité de ses hydrocarbures, la rend vulnérable aux fluctuations des prix du pétrole et du gaz.

Même si le conflit en Ukraine se résolvait, il est peu probable que l’Europe retrouve un approvisionnement en énergie russe à bas coût, car elle a diversifié ses sources d’approvisionnement par des contrats à long terme avec d’autres pays, comme la Norvège ou l’Algérie.

-Troisièmement, les marchés du travail en zone euro sont confrontés à un paradoxe: malgré la faiblesse de la croissance et le chômage élevé, les entreprises peinent à recruter du personnel qualifié, notamment dans les secteurs liés au numérique, à la santé ou à la transition écologique.

Ce phénomène s’explique par le vieillissement de la population, le manque de formation et de mobilité des travailleurs, ainsi que par les mesures de soutien public, qui ont permis de préserver l’emploi et le revenu des ménages pendant la crise.

Si la demande repartait, cela pourrait entraîner une surchauffe du marché du travail, avec des hausses de salaires et de prix, et donc de l’inflation.

-Quatrièmement, la transition énergétique, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, aura un coût important, qui sera supporté en partie par le consommateur.

En effet, la transition énergétique implique des investissements massifs dans les infrastructures, les technologies et les énergies renouvelables, qui seront financés par des taxes, des subventions ou des prêts.

Ces mesures auront un impact sur les prix de l’énergie, des transports, du logement ou de l’alimentation, qui sont des composantes essentielles du budget des ménages.

Pour toutes ces raisons, il est peu probable que la BCE revienne à des taux directeurs très bas, car cela pourrait alimenter l’inflation et compromettre la stabilité des prix.

La BCE devra donc trouver le juste équilibre entre le soutien à la croissance et la maîtrise de l’inflation, en adaptant sa politique de taux directeurs aux circonstances et aux perspectives économiques.

Les taux à long terme

En zone euro, la baisse des taux à court terme, induite par la baisse des taux directeurs de la BCE, et la baisse simultanée des taux à long terme aux États-Unis, provoquée par la baisse des taux directeurs de la Fed, devraient entraîner une baisse des taux à long terme en Europe.

En effet, les taux à long terme sont influencés par les taux à court terme, qui déterminent le coût de l’argent, mais aussi par les taux à long terme des autres pays, qui créent des opportunités de diversification ou d’arbitrage pour les investisseurs.

Ainsi, si les taux à long terme américains baissent, les investisseurs sont incités à se tourner vers les obligations européennes, qui offrent un rendement plus élevé, ce qui fait augmenter leur prix et baisser leur taux.

Cependant, les marchés anticipent-ils correctement l’évolution des taux directeurs à long terme aux Etats-Unis?

Les investisseurs s’attendent à ce que la Fed baisse ses taux directeurs pas moins de 5 fois en 2024, ce qui représente une baisse de 1,25 point de pourcentage.

Or, la Fed, qui se montre prudente face aux incertitudes toujours existantes, pourrait ne baisser ses taux directeurs que 2 ou 3 fois, ce qui représente une baisse de seulement 0,5 ou 0,75 point de pourcentage.

Les investisseurs pourraient donc être déçus par la Fed, ce qui pourrait faire remonter les taux à long terme américains, et par ricochet, les taux à long terme européens.

Mais il existe d’autres facteurs qui influencent les taux à long terme en zone euro, et qui pourraient limiter la baisse des taux directeurs de la BCE.

Si le déficit public européen ne dépasse pas 3,3% du PIB en 2023, cela est dû à la bonne performance de certains pays, comme les Pays-Bas (excédent de 0,2% du PIB) ou l’Allemagne (déficit de 2,6% du PIB).

D’autres pays, comme la Belgique (déficit de 4,1% du PIB) ou la France (4,9%), ont profité de la crise pour augmenter leurs dépenses publiques, sans se soucier de l’équilibre de leurs comptes.

L’endettement public continue donc de s’accumuler en zone euro, ce qui pose la question de sa soutenabilité et de son financement.

Les investisseurs seront-ils prêts à prêter aux États européens, et à quel prix?

Dans la logique d’une normalisation monétaire, il est difficile d’imaginer que la BCE maintienne son bilan aux niveaux actuels (près de 5 000 milliards d’euros d’actifs, dont les deux tiers sont liés aux programmes de rachat d’actifs).

Ces programmes, lancés en 2015, visaient à soutenir la demande et l’inflation en zone euro, en rachetant massivement des obligations publiques et privées sur les marchés secondaires.

En faisant ainsi, les taux directeurs de la BCE ont baissé à long terme, en augmentant la demande et le prix des obligations.

Mais depuis mars 2023, la BCE a commencé à réduire progressivement le rythme de ses rachats d’actifs, en prévision de la fin de ses programmes en juin 2024.

La BCE devra donc se désengager peu à peu des marchés obligataires, et être remplacée par d’autres investisseurs.

Mais ces investisseurs seront-ils attirés par la dette européenne, et à quel prix?

D’autant plus que la concurrence pour financer la dette publique est féroce, car tous les pays du monde ont vu leur endettement augmenter pendant la crise.

Pour attirer les investisseurs, les États européens devront donc offrir des taux d’intérêt plus élevés, ce qui limitera la baisse des taux à long terme.

Pour toutes ces raisons, la normalisation monétaire devrait se traduire par une baisse des taux à long terme moins forte que celle des taux à court terme en zone euro.

Mes recommandations

En raison de la baisse probable des taux directeurs, les placements à long terme resteront donc moins rémunérateurs, mais aussi moins risqués, que les placements à court terme.

Les épargnants devront donc adapter leur stratégie d’investissement en fonction de leur horizon de placement, de leur aversion au risque et de leurs objectifs de rendement.

Obligations

Face à cette évolution, je recommande de privilégier des durées plus longues dans le choix de vos obligations.

En effet, en optant pour des obligations de longue durée, vous sécuriserez votre taux d’intérêt au niveau actuel pendant plusieurs années, ce qui vous garantira un rendement stable et régulier.

En revanche, si vous optez pour des obligations de courte durée, vous risquez de devoir réinvestir votre capital à un taux plus faible plus rapidement, ce qui réduira votre rendement.

Par exemple, si vous achetez aujourd’hui une obligation à 10 ans qui offre un taux de 2,5%, vous toucherez ce taux pendant 10 ans, quel que soit l’évolution du marché.

Mais si vous achetez une obligation à 2 ans qui offre un taux de 3,5%, vous devrez la revendre dans 2 ans, et réinvestir votre argent dans une autre obligation, qui offrira probablement un taux plus bas, par exemple 3%. Vous aurez donc perdu 0,5 point de pourcentage de rendement.

Enfin, dans le cadre d’un portefeuille diversifié, je vous conseille de ne pas négliger les obligations étrangères, qui peuvent offrir des taux d’intérêt plus élevés que les obligations en euro, et donc des rendements plus attractifs.

C’est notamment le cas des obligations en dollar américain, qui bénéficient de la solidité de l’économie américaine, de la politique monétaire plus souple de la Réserve Fédérale (Fed) et de la faiblesse du dollar par rapport à l’euro.

Les obligations en dollar américain offraient fin 2023 un taux de 4,2% à 10 ans, ce qui représente un écart de 1,7 point de pourcentage avec les obligations en euro à la même échéance.

Toutefois, il faut tenir compte du risque de change, qui peut affecter la performance des obligations étrangères. Si le dollar s’apprécie par rapport à l’euro, vous gagnerez en plus du rendement de l’obligation, la différence de change.

Mais si le dollar se déprécie, vous perdrez une partie de votre rendement, voire plus.

Il est donc important de diversifier votre portefeuille entre différentes devises, et de couvrir le risque de change si nécessaire.

Actions

Le contexte économique et monétaire est très contrasté entre l’Europe et les États-Unis.

En Europe, la situation est morose

La France a enregistré une contraction de son produit intérieur brut (PIB) de 0,1% au troisième trimestre 2023, par rapport au trimestre précédent, et l’Italie a affiché une croissance quasi nulle de 0,1%.

Sur l’ensemble de l’année 2023, la croissance de la zone euro devrait être limitée à 1,2%, et elle ne devrait pas dépasser 1,5% en 2024.

Les perspectives à plus long terme restent également maussades, en raison du vieillissement de la population, du manque de réformes structurelles, de la faiblesse de l’investissement et de l’innovation, et des tensions politiques et sociales.

Dans ce contexte, malgré la baisse probable des taux directeurs de la BCE, les actions européennes offrent peu d’opportunités de valorisation et de rendement, et sont exposées à de nombreux risques.

Je vous conseille donc de rester à l’écart du marché actions européen.

USA: une belle croissance

Aux États-Unis, la situation est tout autre.

Non seulement la baisse des taux directeurs est probable, mais en plus la croissance économique annualisée a été révisée à la hausse à 5,2% au troisième trimestre 2023, contre une estimation initiale de 4,9%.

Ce dynamisme économique repose sur plusieurs facteurs, qui montrent que tous les secteurs de l’économie sont en bonne santé.

Les dépenses de consommation du secteur privé, qui représentent environ 70% du PIB, sont en hausse de 3,6%, et restent le principal moteur de la croissance.

Elles sont soutenues par la confiance des ménages, qui bénéficient d’un marché du travail robuste, d’une hausse des salaires réels et d’une faible inflation.

L’investissement privé est également en pleine forme, avec une progression de 10,5%, grâce notamment au rebond de l’investissement résidentiel, qui a augmenté de 6,2% après neuf trimestres consécutifs de baisse.

Ce rebond s’explique par la baisse des taux d’intérêt hypothécaires, qui ont rendu le crédit immobilier plus accessible, et par la forte demande de logements, liée à la croissance démographique et à l’urbanisation.

La consommation et l’investissement du secteur public ne sont pas en reste, avec une croissance de 5,5%, tirée par les dépenses de l’État fédéral, qui ont augmenté de 7%, et même de 8,2% pour la défense.

 En novembre 2023, l’économie américaine a créé 199 000 emplois, un chiffre supérieur aux attentes et en hausse par rapport à octobre (150 000).

Ces créations d’emplois sont principalement concentrées dans les secteurs des soins de santé, de la fonction publique et de l’automobile, qui ont bénéficié de la reprise de l’activité et de la demande.

Les créations d’emplois sont suffisantes pour absorber la hausse de la population active, et faire baisser le taux de chômage, qui est passé de 3,9% en octobre à 3,7% en novembre.

Le salaire horaire moyen a également augmenté de 0,4% en novembre, ce qui porte la hausse annuelle à 4%, supérieure à l’inflation, qui est de 2,4%.

Avec ces conditions favorables, la consommation des ménages devrait rester dynamique dans les prochains mois, et permettre à l’économie de poursuivre son expansion.

L’économie américaine reste donc bien orientée et offre des perspectives intéressantes à long terme, grâce à la baisse probable des taux directeurs, sa capacité d’innovation, à sa diversité sectorielle et à sa résilience face aux chocs.

Les actions américaines sont donc attrayantes, et présentent un potentiel de croissance et de rendement supérieur aux actions européennes.

Je vous conseille d’acheter les actions américaines, en diversifiant votre portefeuille entre les différents secteurs, tels que la technologie, la santé, la consommation et l’énergie, via un ETF répliquant le SP500.

 

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